Accordeurs originaux

19 avril 2008

L’accordage est sûrement l’une des choses les plus ennuyeuses pour tout guitariste. Il faut le faire régulièrement car au moindre changement de temps, de température ou dès que l’on joue, ça se désaccorde. Autrefois, il fallait s’accorder d’oreille, à l’aide d’un diapason.

Ce n’était pas simple car cela exigeait une oreille bien exercée. Puis sont apparus les accordeurs électroniques qui facilitent la tâche. Mais depuis quelques années, certains essayent de changer un petit peu les coutumes. Cela a commencé par intégrer des accordeurs directement dans les préamplis des guitares électro-acoustiques.

préampli Ovation avec accordeur intégré

Pratique : il n’y a plus à chercher le petit appareil, ni à demander le silence autour de soi. Mais d’autres ont vu plus loin. Petit tour d’horizon de quelques nouveautés.

Accordeur piezzo : Korg AW-1

Une simple petite pince à clipser sur la tête de votre instrument ! Quelle nouveauté me direz-vous ? Et bien alors que les accordeurs électroniques traditionnels captent le son via un petit micro, ce nouveau type d’accordeurs se base sur les vibrations du manche. C’est donc beaucoup plus précis et pas du tout soumis à l’environnement extérieur. Idéal quand il y a du bruit autour. A noter que d’autres marques s’y sont collé, à moins cher que Korg.

Accordeur à led : Planet Waves S.O.S. Tuner

Le gadget inutile mais qui existe. Ici, plus aucun capteur. On place l’accordeur au dessus de la 12ème frette, on joue la corde, et selon la justesse, deux petits traits se mettent à tourner sur la corde, indiquant s’il faut la tendre ou la détendre. Difficile à expliquer (j’ai eu beaucoup de mal à comprendre comment ça marche…) et finalement totalement dispensable !

N-Tune Onboard Chromatic Tuner

La dernière nouveauté : ajoutez un accordeur embarqué sur votre guitare ! Tout nouveau, tout beau, et si vous avez envie de gâcher l’esthétique de votre Les Paul ou votre Stratocaster, libre à vous.

Gibson Robot Guitar

La Rolls-Royce ! Rien à faire pour accorder : on tourne un bouton, on joue et la guitare se débrouille toute seule. C’est beau, c’est terriblement pratique et efficace, c’est horriblement cher…

Robotic Guitar Tuner

Last but not least : le Robotic Guitar Tuner. Bon, ça fait vraiment quincaille mais après tout si ça fonctionne…

Changer ses cordes

5 avril 2008

Un jour dans la vie d’un guitariste, il arrive un drame : une corde casse ! Plusieurs profils se dessinent alors :

  • le guitariste qui a l’impression que le monde va s’écrouler et qui pleure la perte de sa corde chérie,
  • celui qui est « trop vénère » parce que son jeu est relativement neuf, que ce sont des Elixir donc les plus chères, et qui est alors prêt à engager un procès pour contrefaçon…

Que les choses soient claires : casser une corde, c’est tout à fait normal ! C’est arrivé, ça arrive et ça arrivera. Il suffit parfois de s’accorder, de détendre une corde, de faire un bend un peu sauvage, et paf ça pète ! Et si en plus vous jouez comme Angus Young ou Pete Townshend, on peut imaginer que vous casserez plus de cordes que si vous jouez comme Jean-Félix Lalanne… Sur ce point, les cordes les plus chères ne sont pas plus solides que celles bon marché.

Reste ensuite qu’il va falloir changer la corde cassée, et peut être en profiter pour changer les autres. Pour cela, je vous propose quelques petites vidéos très bien réalisées (trouvées sur Audiofanzine) qui vous montreront la marche à suivre, bien qu’un peu rapides. N’hésitez pas à la repasser plusieurs fois. La leçon est donnée par un luthier parisien donc à priori les informations sont fiables !

Il ne vous manquera plus qu’à les accorder. Attention à la manipulation de l’accordeur qui peut vous induire en erreur et du coup vous obliger à racheter une corde et recommencer l’opération…

Electro-acoustique ou folk ?

29 mars 2008

Vous avez mis des sous de côté pour vous acheter la guitare de vos rêves mais… « Dois-je prendre une guitare électro-acoustique ou une guitare folk ? » Voilà la question qui vous taraude. A question simple, réponse facile : ça dépend…

Electro : Kezako ???

Avant toute chose, il convient de définir les termes. « Guitare folk », c’est une guitare à cordes acier qui est essentiellement acoustique. « Guitare électro-acoustique », c’est la même guitare équipée de telle sorte qu’elle puisse être amplifiée (sur un ampli, une sono, une carte son…). Pour pouvoir être amplifiée, la guitare est équipée d’un ou plusieurs micros. Il s’agit généralement d’un micro piezo-électrique, une sorte de barrette située sous le sillet de caisse.

Le gros avantage est qu’il est complètement indépendant de tout bruit extérieur, donc indispensable sur scène par exemple. Il est parfois complété par un deuxième micro plus traditionnel dans la caisse, afin d’apporter un son plus naturel. Mais nous y reviendrons.

La guitare contient également un préampli, dont le rôle sera piloter le tout (volume, equalizer…) et de colorer le son.

Electro ou folk : pour quel usage ?

L’essentiel est là. Si vous êtes amené à faire de la scène, ou plus généralement à jouer devant pas mal de gens, il faudra vous amplifier. La guitare électro-acoustique devient alors obligatoire sous peine de galérer. Il suffit de brancher un câble sur un ampli et c’est parti. Sinon il faut placer un micro devant la guitare, ce qui est particulièrement contraignant, mais s’est fait pendant des années. J’en veux pour preuve cette photo de Bob Dylan en concert.

Si vous êtes plus dans une démarche personnelle, et que vous ne comptez partager votre passion que dans un cercle restreint, une folk est largement suffisant. Les puristes considèrent d’ailleurs qu’il faut mieux avoir une guitare sans préampli, car qui dit préampli dit découpe dans la caisse, donc moins de résonnance…

Si vous souhaitez vous enregistrer, vous aurez le choix entre mettre un micro devant la caisse (mais vous êtes dépendants des bruits extérieurs), ou bien brancher directement votre guitare sur une table de mixage ou une carte son par exemple. Exemple d’enregistrement studio (toujours Dylan). Notez la perche qui place le micro devant la rosace.

Différences de sons

Un point important : un micro piezo ne reproduit pas fidèlement le son naturel de la guitare. Pour mieux vous en rendre compte, j’ai effectué un petit enregistrement avec les deux sources simultanées (piezo et micro studio), et sur deux guitares différentes. Voici le résultat :

Guitare Takamine ESF-40C avec micro studio

Guitare Takamine ESF-40C avec micro piezo

Guitare Lag 300DCE avec micro studio

Guitare Lag 300DCE avec micro piezo

Comme vous pouvez le constater, le résultat est complètement différent. Le micro studio apporte un son plus naturel, et le micro piezo un son très medium, plus agressif. Tellement différent qu’il est d’usage en studio de mélanger les deux sources pour avoir plus de relief.

Guitare Takamine ESF-40C avec micro studio + micro piezo

Guitare Lag 300DCE avec micro studio + micro piezo

Petite digression à propos de l’enregistrement : les pros ont tendance également à multiplier le nombre de micros afin d’avoir un son plus naturel. Exemple avec l’enregistrement d’un dobro(*).

Enfin, on peut également mélanger l’enregistrement des deux guitares, en en « plaçant » une à gauche et l’autre à droite. On obtient un effet stéréo très intéressant.

Guitares Takamine ESF-40C + Lag 300DCE avec micro studio

 

Au final que faut-il choisir ?

Comme annoncé en préambule ça dépend. Une guitare électro-acoustique étant plus cher qu’une guitare folk, composez avec votre budget. Si vous pouvez vous le permettre, j’aurais tendance à conseiller une guitare directement électro-acoustique que folk. Qui peut le plus peut le moins. Sachant qu’ajouter un micro piezo est toujours possible mais particulièrement onéreux pour un résultat souvent mitigé. La guitare électro est beaucoup plus pratique dès que l’on veut s’amplifier ou s’enregistrer, même si le son est moins naturel (cela peut être corrigé ensuite par un bon sonorisateur). Bref, prenez en compte ces éléments, réfléchissez bien à votre usage, et vous trouverez facilement la réponse.

(*) Photo extraite du site de Claude Samard